#037 - Tu m'as pris pour un jambon ?
La réciprocité, tu connais ?
Il y a plusieurs types de réciprocité. Le principe de réciprocité existe dans plusieurs domaines. Il y a la réciprocité en mathématique, en grammaire, en sociologie, en économie et en anthropologie.
Mais est-ce tu connais la réciprocité sociale ?
Voici de qu’en dit wikipédia:
la réciprocité sociale se définit comme la capacité de l’individu à interagir et à maintenir des échanges sociaux mutuels, elle rend possible la construction de relation et d’échanges sociaux continus. En tant que norme sociale, la réciprocité veut dire qu’en réponse à des actes amicaux, les individus sont fréquemment plus agréables et coopératifs que prédirait le modèle d’intérêt personnel ; à l’inverse, en réponse à des actes hostiles, les individus sont plus souvent méchants et même agressifs.
Vous savez lorsque vous vous sentez obligé d’inviter une personne à votre anniversaire parce qu’elle vous a invité au sien ? C’est de la réciprocité sociale.
Lorsque vous voulez gifler le collègue qui a dénoncé votre petit retard du matin au boss ? Réciprocité sociale.
Ca veut dire qu’on veut rendre ce qu’on reçoit.
On reçoit du bien, on veut rendre du bien (même si ça nous coûte).
On reçoit du mal, on veut rendre du mal.
Cette réciprocité sociale ne façonne pas que nos relations sociales. Elle façonne aussi notre manière de consommer, d’acheter et de vendre.
Le marketing s’est emparé de la réciprocité sociale. S’est emparé de la psychologie sociale.
Un des spécialistes de la psychologie sociale est l’américain Robert Cialdini. Et il en parle très bien dans bouquin “Influence”.
Pour résumer l’utilisation de la réciprocité sociale dans le marketing, il s’agit “d’offrir” en espérant recevoir quelque chose en retour.
Vous savez l’e-book, les 15 minutes de coaching gratuit, les articles d’excellentes qualité, les formations online qu’on vous offre parfois. Le but est de faire appel à cette réciprocité sociale.
Ca n’a rien à voir avec l’altruisme.
L’altruisme, c’est donner pour le plaisir. Sans rien attendre en retour.
Le mot altruisme et l'adjectif altruiste s'appliquent aujourd'hui à un comportement caractérisé par des actes a priori désintéressés, ne procurant pas d'avantages apparents et immédiats à l'individu qui les exécute mais qui sont bénéfiques à d'autres individus et peuvent favoriser surtout à long terme un vivre-ensemble et une reconnaissance mutuelle au sein du groupe où il est présent, bien que l'altruisme brut soit néanmoins un acte ne demandant rien en retour.
Donner sans rien attendre en retour ne signifie pas pour autant qu’on ne recevra rien en retour. Ou que l’on s’interdise de recevoir quelque chose en retour.
Je préfère l’altruisme à la réciprocité sociale.
Pourquoi ?
C’est libérateur. Ne rien attendre est libérateur. Je n’attends rien de personne. Il est donc difficile d’être déçu. Ca enlève une certaine pression
C’est marquant. Imaginez que je sois restaurateur. Je vous offre un beau et bon repas. Vous passez un agréable moment. Si vous devez inviter des amis pour manger et passer un bon moment, reviendrez-vous ? Penserez-vous à moi ? Me recommanderiez-vous à vos amis ?
C’est aussi un moyen de se distinguer.
Nous sommes dans une monde de plus en plus égoïste. Individualiste. C’est “moi, moi, moi”.
Nous sommes dans une monde qui nous sur-sollicite. Tu t’inscrits à une newsletter, on va essayer de te vendre un truc. Tu acceptes de recevoir un e-book, on essaie de te vendre une formation. Tu réponds à un commentaire, on veux encore te vendre un truc.
C’est gonflant.
On te fait croire que c’est de l’altruisme, que c’est un don désintéressé, un partage. Ce n’est pas vrai.
Le “don” est devenu une technique de marketing. Le pire, c’est que ça fonctionne. Et parce que ça fonctionne, il y a de plus en plus de personnes qui l’utilisent. La définition même d’un cercle vicieux.
Donner sans rien attendre en retour change la donne. Pour vous mais aussi pour la personne qui reçoit.
Donner ne fait pas de vous un perdant. Donner, c’est gagner.
Moi par exemple, je n’ai rien à vous vendre. J’écris cette newsletter parce que ça me fait plaisir. J’aime partager. Je me rends aussi service car j’apprends en faisant. Je me perfectionne. Je vois ce qui marche. Ce qui ne marche pas.
Je ne vous fais pas les poches, et pourtant, vous me donnez beaucoup. Sûrement sans le savoir.
Etre altruiste permet d’apprendre. De s’améliorer. De tester.
L’altruisme ne signifie pas l’absence d’intention. On en retire toujours quelque chose même si on ne demande rien.
On fait toujours les choses avec une idée derrière la tête.
Ne faites pas aux autres ce que vous détesteriez qu’on vous fasse.
Soyez clair. Honnête.
Faites la distinction entre donner et prendre.
Si vous voulez quelque chose, demandez. Demandez plutôt que de vouloir en faisant semblant de ne rien vouloir.
Vous êtes free-lance et vous voulez une mission: dites-le.
Vous proposez des services ou un produit: dites-le.
Ne faites pas semblant de donner alors que votre intention est de prendre.
Les gens ne sont pas stupides.
Une citation
“Anything is better than lies and deceit !” ― Leo Tolstoy
Un article
Le désormais classique d’Adam Grant “Give and Take” dans lequel il nous explique comment le succès dépend plus de la façon dont nous interagissons avec les autres que de nous-même.
Une astuce d’écriture
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Une question
Un W.O.D
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