#022 - C'est qui le boss ?
C’est la crise.
Avec la situation sanitaire liée au COVID-19, nous vivons une crise sans précédent.
En réalité, on n’en sait rien. Le monde a connu d’autres pandémies comme la grippe espagnole en 1918 mais on ne possède que peu de points de comparaison avec cette époque.
Mais disons que c’est une crise sans précédent. Ca ajoute un petit côté dramatique.
La peur fait vendre paraît-il.
Cette crise sans précédent a démontré, qu’au delà des moyens, notre société avait besoin de “leaders”. Que notre société manquait de leaders. On le voit bien avec les tergiversations du gouvernement et les querelles de scientifiques.
On l’entend à cette cacophonie.
Ce n’est pas rassurant.
En situation de crise, nous avons besoin de personnes capables d'aider les autres à surmonter leurs faiblesses et leurs craintes. De personnes capables d'unir.
On a beaucoup d’individualistes mais manque cruellement de leaders
Mais un leader, c’est quoi ?
Comprendre et aider à comprendre.
Un leader va essayer de comprendre ce qui rend les gens anxieux. Il va aussi aider les gens à comprendre ce qui les rend anxieux. Lorsque l’on est stressé, il faut arriver essayer d’en comprendre la raison.
La crise sanitaire dure. Pour certain, elle est éprouvante. Elle est épuisante. Le déni permet de se protéger. Mais juste un temps.
Le leader nous aide à accepter ce qui arrive. A mettre des mots sur les maux.
Il nous aide à verbaliser ce que l’on ressent.
Faire face et agir.
Dans les années 1930, aux USA, il y eu ce que l’on nomme La Grande Dépression. Elle fit suite au Krach boursier de 1929 qui plongea l’économie américaine dans l’une des plus grandes crises de son histoire.
Le président de l’époque, Franklin Roosevelt, eut ses mots célèbres:
“We have nothing to fear but fear itself.”
Un leader ne va pas se cacher derrière son petit doigt. Il ne va pas minimiser. Il ne va pas dramatiser. Il ne va pas réfléchir à comment se faire réélire.
Il va affronter la problème de face et il va demander à ce qu’on affronte ensemble ce problème de face. Faire front.
Pour résoudre un problème, il faut l’identifier et le nommer. Ensuite, il faut l’affronter.
Etre radicalement honnête.
Passer de la pommade ne sert à rien lorsqu’on souffre d’une plaie ouverte.
Etre honnête, c’est être franc et transparent. Quitte à choquer. Quitte à secouer.
On pense préserver les gens avec des mièvreries. C’est rarement le cas.
Il ne faut pas rechercher un consensus mou pour préserver une pseudo-union. Il ne faut pas chercher à être populaire.
Il faut dire les choses comme elles sont. Clairement. Simplement.
La résilience est à ce prix.
Donner la direction
Les gens ne veulent pas savoir quoi faire ni comment le faire. Ils veulent savoir où ils vont. Où on les emmène.
Une fois le cap donné, une fois qu’on sait où l’on doit aller, il est plus simple de répartir les tâches. Plus simple de donner des consignes. Plus simple d’accepter des consignes.
Plus simple d’accepter les consignes car on comprend pourquoi on fait les choses. C’est la compréhension qui donne du sens et de la valeur.
Les gens veulent être invité dans le bateau. Ils ne veulent pas être poussé à l’intérieur. Surtout en période de crise où l’anxiété, la peur, le stress sont partout.
Prendre le temps
On confond souvent urgence et importance.
Lorsque l’on travaille sur une chose importante, il est tout aussi importe de savoir prendre le temps.
Prendre le temps, ce n’est pas lambiner. Ce n’est pas “glander”.
C’est prendre le temps de la réflexion. Prendre le temps de ré-interroger ce que l’on fait.
Nous sommes dans un monde complexe, mouvant, changeant. Un monde d’où émerge des situations inédites.
Etre un leader, c’est avoir cette capacité de temporiser pour analyser. C’est cette capacité à réévaluer les situations. Cette capacité à s’adapter aux changements.
C’est aussi cette capacité à faire demi-tour lorsque l’on a fait fausse route.
Mais le plus important
Un leader est avec ses troupes.
On ne dirige pas de l’extérieur mais de l’intérieur.
On n’est pas assis au chaud dans son beau bureau pendant que les gens se gèlent les miches sur la banquise.
On ne boit pas du petit lait alors que les autres n’ont même pas le droit à de l’eau.
On ne se remplit pas la panse pendant que dehors, on crève de faim.
Un leader ne vit pas dans le confort de sa tour d’ivoire même s’il le pourrait.
Un leader vit avec ses troupes. Vit ce que vivent ses troupes. Sinon comment les comprendre ? Comment être proche ?
On manque de leaders. Vraiment.
Une citation
“Great leaders create more leaders, not followers.” ― Roy T. Bennett
Une vidéo (et un livre)
Une très courte vidéo de Kim Scott qui introduit le principe de “Radical Candor”. En rapport direct avec le fait d’être radicalement honnête.
Elle a aussi écrit un livre sur le sujet (qui a été réédité). Le livre existe aussi en français mais je ne trouve pas la traduction convaincante.
Une astuce d’écriture
Faites relire votre texte par un inconnu (ou une personne que vous ne connaissez pas trop)
Pourquoi un inconnu ? Le risque qu’un proche va vouloir vous préserver, vous encourager ou être gentil et vous dira “c’est super” alors qu’il trouve ça naze.
Allez chercher du vrai “feedback”
Une question
Un W.O.D
100 pushups - 100 Squats - 100 Situps (Autant de pause que vous voulez. L’essentiel est que le compte y soit.)
A demain !