#018 - Seul au monde
Vous avez peut-être déjà vu ce film avec Tom Hanks et Helen Hunt.
Seul au Monde, c’est l’histoire inspiré de fait réel d’un responsable de la compagnie Fedex qui part faire une livraison la veille de Noël.
Le pitch du film:
Travaillant pour FedEx, Chuck Noland (Tom Hanks) est appelé en urgence sur un vol, le soir de Noël, alors qu'il dînait avec sa fiancée (Helen Hunt) et sa famille. Victime d'une grave avarie, l'avion cargo s'écrase et il est le seul à en réchapper. Il se retrouve sur une île déserte, entourée de barrières de corail infranchissables, dans l'océan Pacifique, où il doit apprendre à survivre. Tout au long de son séjour, qui dure plus de quatre ans, il entretiendra, pour tenir le coup, une amitié imaginaire avec un ballon de volley-ball Wilson issu de la cargaison de l'avion.
Et vous, vous arrive-t-il de vous sentir seul ? Pas besoin d’être un naufragé sur une île déserte pour se sentir seul. On peut se sentir seul dans un métro bondé.
La solitude, ce n’est pas l’absence de personnes autour de vous. Etre seul, c’est surtout être loin des personnes qui comptent. C’est un manque.
C’est pourquoi on peut être sur une île déserte sans vraiment souffrir de la solitude tout comme on peut être dans un centre commercial un jour de Black Friday et souffrir de solitude.
La solitude est mal vue. Aimer la solitude, c’est paraître comme asocial. Etrange. Bizarre.
D’ailleurs souvent pour qualifier les gens qui aiment être seul, on leurs dit “t’as pas d’amis ou quoi ?”
Il y a une certaine pression sociale.
Moi, j’aime bien être seul. Je me fiche aussi de ce que pense les autres .
On nous fait croire que plus on a d’amis, mieux c’est.On nous fait croire qu’être célibataire, c'est avoir raté un truc.
Moi, j’aime bien être seul. Je me fiche aussi donc ça aide à passer outre ce genre de pression.
Etre seul, c’est d’abord être avec soi-même. Ca peut paraître mystique comme phrase. Un truc de gourou complètement perché.
On peut être seul sans souffrir de solitude.
Anthony de Mello, l’explique très bien dans son livre Awareness:
"La solitude, c'est quand les gens vous manquent. Etre seul, c'est quand vous profitez de vous même."
Ce n’est pas un concept répandu dans nos sociétés ultra-connectées. Nos sociétés où la célébrité et le succès se mesurent au nombre d’amis et de followers (même virtuels).
On est conditionné à croire qu’on a besoin des autres. Toujours. Tout le temps.
C’est comme ces marins qui partent faire des courses autour du monde en solitaire. Des fous furieux. Courageux mais fous.
Nous sommes des animaux sociaux
Nous sommes des animaux sociaux. Nous sommes organisés en société.
Etre seul, ce n’est pas se couper de tout lien social. Bien au contraire.
Vous êtes déjà aller à une réunion d’anciens élèves ou à un évènement pour “réseauter” ? Les gens parlent mais ne s’écoutent pas. Combien de fois vous sentiez vous seul au milieu de la foule ?
Etre seul, c’est se concentrer et se recentrer sur soi. Ca peut paraître égoïste. Ca l’est surement.
Mais il en va parfois de notre santé mentale. Il est important:
de cesser de mettre les autres au centre de tout. D’agir en fonction de ce que les autres attendent de vous. On pense qu’être insensible, c’est être indifférent à l’autre. Etre insensible, c’est bien souvent être indifférent à soi.
de faire les choses pour vous. De prendre du plaisir. Le plaisir est quelque chose de très personnel. Faites ce que vous aimez faire. Si vous restez seul, tant mieux. Vous vous éclatez. Si des gens veulent se joindre à vous parce qu’ils prennent plaisir dans les mêmes choses, tant mieux aussi. On attire souvent les bonnes personnes en faisant ce que l’on aime faire.
Pour moi, être seul, c’est être libre. Ca demande une certaine autonomie.
Je vais vous reparler de mon ami dans le Gers. Il est quasi autonome en eau, en électricité. Il mange ce qu’il cultive et élève. Pourtant, il ne vit pas en autarcie. Il est très sociable et c’est un fêtard. Mais plus important, il est avant tout heureux car il ne doit rien à personne.
Il m’a aussi avoué que depuis qu’il avait adopté ce style de vie, il passait plus de temps avec les gens qui comptaient pour lui. Même si la plupart de ces personnes vivent à 600 kms de chez lui.
Et entre nous, j’aime bien être avec lui parce que je sais qu’il ne va rien me demander. Il n’a pas besoin de moi.
Etre seul renforce votre mental.
Vous avez vu les marathoniens ou les ultra-runners.
Un marathon, c’est une course de 42 km. Pour les champions, elle se coure en un peu plus de 2h. Pour les moins habitués, le courir en moins de 4h, c’est super bien.
Les ultra-runners peuvent courir des courses de 100 km. Les courses les plus impressionnantes se font sur .. 1000 miles soit un peu plus de 1609 km. Le recordman du monde de la discipline est Yanis Kouros et il a parcouru cette distance en 10 jours, 10 heures, 30 minutes et 36 secondes.
Pourquoi je vous parle de course ?
Les marathoniens et les ultra-runners courent seuls. Bien entendu, ce sont des compétitions donc il y a des centaines de participants. Mais ils sont seuls. Seuls dans leurs têtes. Seuls avec la douleur, l’envie d’abandonner.
Pour ce genre de courses, les aptitudes physiques ne font pas tout. Il faut dompter son mental. Ne pas le laissez divaguer.
Vous vous imaginiez, courir pendant 10 jours et 10 h ? Et imaginez que votre tête vous dise au bout de 30 minutes de course “Purée. Encore 10 jours à cavaler.”
Ca demande donc d’apprivoiser son mental. De focaliser nos pensées sur ce que nous avons à réaliser. De se concentrer sur sa respiration. De trouver son rythme.
Etre seul permet de travailler sa résilience.
C'est bien d'être seul.
Parfois.
Une citation
“if you wanted to do something absolutely honest, something true, it always turned out to be a thing that had to be done alone.” ― Richard Yates
Un article
Le product management est une de mes passions. C’est une partie de mon métier. L’agilité aussi.
Dans cet article, on parle un peu de ce qui ne tourne plus rond dans le monde de l’agilité. “Oldie but Goldie” comme diraient nos amis anglo-saxons.
Une astuce d’écriture
Ecrire un poème avec un journal ? Ca vous dit ?
J’ai emprunté ce petit exercice à Austin Kleon. Il a même publié un livre dessus: Newspaper Blackout. Je m’amuse à le faire avec des journaux, des flyers, des publicités ou le magazine IKEA. C’est drôle et ça fait travailler ses méninges.
La vidéo explicative ici
Une question
Un W.O.D
Dimanche, c’est repos
A demain !